Il y a 10 ans : dans une autre vie !


4 août 1998 ! Il y a déjà 10 ans. Une date qui restera gravée dans ma mémoire comme celle du début d’une courte mais intense partie de ma vie. Au départ, le service National, rien de bien réjouissant, sauf que pour ma part, j’avais fais un choix : celui de la Sécurité Civile. Perdre 10 mois de sa vie à courir dans la bouillasse, fusil au poing pour dégommer des cibles virtuelles, très peu pour moi. J’avais choisis d’apprendre à sauver des vie, d’utiliser ce temps obligatoire au profit d’une noble cause : aider ! Certes, ce ne fut pas de tout repos… Les « classes » à Nogent-le-Rotrou, où j’ai appris le secourisme, le sauvetage déblaiement, le brancardage tout-terrain, les secours en équipes, à éteindre des incendies de forêts… à sauver tout ce qui pouvait l’être, quel qu’en soit le prix. Puis ce fut le temps de l’action (à l’époque, les seuls appelés du contingent qui partaient en mission opérationnelle étaient dans la Sécurité Civile), celui de l’envoi des unités d’interventions au Nicaragua (après une coulée de boue dévastatrice), en Guadeloupe (après un cyclone), en Turquie (après un tremblement de terre), dans le sud de la France ou en Corse pour les incendies de forêts, ou encore au Kossovo (pendant le conflit armé)… Autant de visions de cauchemars d’une humanité en péril que de motifs d’espoirs et de croire encore un peu en l’être humain… C’était dans une autre vie, bien loin de celle qui est la mienne aujourd’hui… Mais il ne se passe pas une journée sans que j’y pense. C’était il y a 10 ans, jour pour jour !

[oui ok, j’ai l’air con sur la photo avec ma galette sur la tête… pffff] 😉


6 réponses à “Il y a 10 ans : dans une autre vie !”

  1. Alors pour le coup je vote pour Nogent-le-Rotrou, la ville qui m’a accueillie le 30 août 1966. Une bourgade perdue au fin fond du Perche mais réputée par ses unités de sécurité civile qui sont les premieres à se rendre sur les tremblements de terre!
    Chapeau bas à ces hommes prêts à tout pour sauver des vies !
    Tu peux t’enorgueillir d’avoir pu être des leurs.

  2. Heureusement qu’il y a des gens comme toi autrefois, volontaires (même pas toujours ravis de se trouver là où ils sont)… Parfois l’humain est assez stupide pour en arriver là…
    Ps : j’adore la photo, je peux l’avoir en 4 x 3 ? 🙂

  3. Tu as coloré la photo ? il y avait déjà la couleur à ton époque …

  4. Un petit tour sur le blog de Patrice et un petit coup de nostalgie.. et moi c’est plutôt 17 ans en arrière… (déjà…)
    Arrivé à l’ESM Saint-Cyr Coëtquidan en décembre 90, 4 mois de classe pour être un vrai guerrier à courir dans la forêt de Brocéliande sur les pas de Merlin à chercher le graal…
    Puis la première guerre du Golf.. en janvier/février.. pas cool..
    Sorti presque major de la promo avec mes galons d’aspi, j’arrive en mars 91 à UIISC7 de Brignoles (la sécurité civile dans le sud de la France… plus cool que Nogent, non ??)
    Après 4 mois à jouer au petit soldat, à un âge plus que respectable (25 ans) j’allais pas continuer à jouer à la guerre. Mon classement m’a permis de choisir mon affectation. Des camions rouges, des gyrophares bleues, une rêve de petit garçon, j’allais être pompier…(le rêve que l’on fait jeune, avant celui d’être soldat…)
    8 mois au soleil, dont 1 à Ajaccio comme officier sur la base des Canadairs, tennis, plage, hélico, Canadairs, avion… j’ai tout fait avec nos impôts…
    Mais aussi quelques campagnes de feux de forêts, et là c’est moins drôle… les flammes de 10 mètres de haut, des jours et des jours à combattre ces feux qui détruisent tout sur leur passage (même nos camions).
    Allez fini la nostalgie, quelques bons souvenirs dans la mémoire, des copains de régiments (tiens la je prends un coup de vieux !!) avec qui je suis encore en contact.
    Décembre 91, la quille, je reçois mes galons de sous-lieutenant (tiens ils sont ou ???) et maintenant il faut aller travailler dans la vrai vie… début à 26 ans … la retraite c’est pas pour demain..

  5. Alors moi aussi, cela me rappelle ma jeunesse. C’était en hiver, le chatelin nous envoya sa milice, qui appela tout le monde sur la place du marché. J’avais 12 ans. On me fit prendre dans un sac en toile des billes. Qui avait des noires devenait soldat, qui des blanches restait à la chaumière.
    J’aurais juré qu’il n’y avait que des noires, il n’y que le fils du curé qui resta chez lui.
    Y fzait un froid de canard, et c’était la saison des loups. On nous donna des tranchards émoussés et cote qui m’aillait aux genoux.
    C’est la que je connu la fine de prune. ça arrache, mais ça réchauffe. Dès le lendemain, on était dans la neige, derrière les chvaux des Messeigneurs. Après trois jours de marche, ou certains perdirent quelques doigts, du fait du gel, vous savez… on arrivâmes à un pré. Dans ce pré, pas de vaches, mais des teutons.
    Le teuton ça a aussi des cornes, et ça parle pas not’ langue. C’est sacrément moche, surtout vu de près avec une hache à la main.

    Au final, certains d’entre nous revinrent au village. Mois j’étais de cela. Vu que plusieurs Messeigneurs ne rentrèrent pas, j’eu l’droit à un cheval, et même on m’appris à écrrir. C’est grâce à cette campagne bucolique, dans un pré sans vaches, que je suis qui je suis aujourd’hui et je commente sur des blogs. Trop fort le bon vieux temps.

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