Petite réfléxion autour d’un café


Nous travaillons souvent en sous-traitance pour de grosses agences de com’ parisiennes qui cherchent en province, l’attractivité des tarifs et la réactivité inhérentes aux petites structures. Aujourd’hui, cependant, l’un des D.A. d’une agence me demande si j’accepte de travailler sur un dossier à caractère « politique ». Soyons clair, au risque d’en déranger plus d’un, je me veux totalement apolitique et ne souhaite pas rentrer dans ce genre de discussion. A la limite, je préfère rester très neutre et considérer qu’il s’agit simplement d’un dossier parmi tant d’autres, et encore… Pourtant, là, je n’ai pas pu accepter ce dossier (trop marquer extrême droite). Alors me direz-vous : » pourquoi ? puisque c’est un dossier comme un autre ? ».

Et bien si on prend l’exemple d’un marque comme TOTAL, qui est l’une des marques que les français préfère au niveau de la communication et en même temps l’une de celle qu’ils détestent le plus dans la vie (Erika…)… Si je dois m’occuper d’une campagne de com’ sur leurs recherches en biocarburants, alors je peux mettre de côté le fait que cette marque a une mauvaise image… tout simplement parce que c’est aussi la marque qui a les meilleurs résultats en biocarburants, donc, il y a tout de même quelque chose de positif à dire sur cette marque. Par contre, concernant l’extrême droite, là franchement (et toute idéologie politique mise à part), bah… je vois pas… Donc : dossier refusé. Mon client final, à savoir l’agence de com’ parisienne, a très bien compris mon raisonnement et confiera ce dossier « chaud » à quelqu’un d’autre, peu m’importe, cela ne mettra pas un point final à notre collaboration, fort heureusement…

Et vous, vous auriez fait quoi ?


0 réponse à “Petite réfléxion autour d’un café”

  1. c’est complexe… Tu sais à quel point je suis impliqué et dans le milieu pro et dans le milieu politique…

    Comme je te l’expliquais l’autre jour, lorsque nous avons déjeuné ensemble, ce sont deux mondes plus que différents… Alors oui, il faut en tant qu’entrepreneur être complètement apolitique et être capable de « manger à tous les râteliers »….

    Mais je comprends tout à fait, par contre, qu’en raison de tes convictions, tu ne te sentes pas capable de faire une communication efficace pour certains partis d’extrême-droite… Il ne s’agit même pas d’idéologie politique, en l’occurrence, mais simplement de bien faire ton boulot : prendre le marché alors que tu ne vois pas comment tu pourrais valoriser ton client, ce ne serait pas « intellectuellement honnête »…

    Donc je pense que tu as eu raison de refuser le marché…

  2. @johann : merci tu as tout à fait compris ma démarche, qui n’est pas politique à la base, mais simplement intellectuelle 😉

  3. ça s’appelle le privilège de l’entrepreneur ! Si tu n’en as ni l’envie ni le besoin mais surtout pas l’envie, tu es libre de tes choix. 😉

  4. @LuckyKarl : dans la cas présent, même si j’en avais besoin je ne le ferais pas. Je ne suis pas capable de défendre un projet que je ne sens pas. Je ne sais pas si c’est un privilège, j’en connais plus d’un qui même sans envie se jetterais là-dedans, juste parce qu’il faut bien bouffer. Moi, y’a des fois, je préfère crever la dalle (en même temps j’suis gras, j’ai de la marge) 😉

  5. Karl a raison, ça reste malgré tout le privilège de l’entrepreneur. SI tu avais été salarié la question ne se serait pas vraiment posée.. Ou tu faisais le bouleau ou tu quittais ton job..

    Dire ce que l’on aurait fait à ta place Patrice, est chose impossible. On ne sait jamais comment on réagira à une situation tant que l’on n’y a pas été confronté. J’aimerais dire qu’en pareille situation je réagirais avec la même honnêteté intellectuelle que celle dont tu as fait preuve!
    Pas facile cette décision, chapeau!

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