La loi n°2005-102 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » a été adoptée en France le 11 février 2005. L’article 47 stipule : « Les services de communication publique en ligne des services de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent doivent être accessibles aux personnes handicapées ». En résumé, les sites internet des collectivités territorales et autres institutions doivent, avec effect obligatoire au 1er janvier 2008, respecter une charte d’accessibilité, dite ACCESSIWEB, lors de la mise en place de leurs outils web. Il apparaît comme évident de nos jours, de faciliter l’accès aux personnes handicapées, à un établissement, un bâtiment public… par le biais de rampes d’accès… mais qu’en est-il en ce qui concerne l’information et plus particulièrement celle liée à internet ?
Vous imaginez peut-être qu’une personne malvoyante n’a pas besoin d’accéder aux informations contenues sur le net ? Pourtant, vous tous, vous allez chercher des infos, voir vos relevés de comptes bancaires, remplir des télédéclarations diverses… Et pourquoi pas eux ? Il existe aujourd’hui des moyens techniques pour faciliter l’accès à l’information, comme des claviers braille (la médiathèque d’Orléans est équipée, me semble-t-il, d’un système idoine)… mais encore faut-il que le site internet soit codifié de façon spécifique pour ne pas bloquer les infos et leurs adjoindre une pollution de balises, tags et autres codes indésirables. L’association BRAILLENET a rédigée un guide de référence à l’attention des sociétés de webdesign, afin de les aider dans l’application du texte de loi sus-mentionné. Ce GUIDE ACCESSIWEB définit 3 normes de références pour le création de site internet accessible :
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la norme BRONZE : label comprenant 55 critères de validation
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la norme ARGENT : label comprenant 78 critères de validation
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la norme OR : label comprenant 92 critères de validation
Les règles à suivre sont celles du « Référentiel accessibilité des services Internet de l’administration française » publié par l’ADAE (Agence pour le Développement de l’Administration Electronique) qui a été remplacée au 1er janvier 2006 par la Direction Générale de la Modernisation de l’Etat (DGME). Vous trouverez plus d’infos sur la marche à suivre pour obtenir les labels sur le site ACCESSIWEB.ORG. Vous y trouverez également des outils d’aide à l’évaluation de site internet pour en connaître le niveau d’accessibilité (comme une barre de test à intégrer dans votre navigateur…).
Si l’intention est parfaitemetn louable, utile et nécessaire, il est aujourd’hui nécessaire de faire un constat quant au respect de la loi sur l’accessibilité : à ce jour, trop peu nombreux sont les sites qui respectent les normes ACCESSIWEB, même au niveau des sites institutionnels. Alors qu’attendent-ils au juste ? Pourquoi un tel laxisme ? Les webagencies, les organismes gouvernementaux… ont-ils une part de responsabilité ? Par manque d’information ou par manque de volonté de diffuser cette information ? (voilà peut-être une idée de thématique à aborder lors d’une prochaine Webschool, avec des spécialistes du sujet ?) Perso, je n’ai pas de réponse !
Il est vrai que le respect de chaque critère oblige à revoir sa façon de faire et pose certaines limites techniques, mais il en va de la nature même du web, à savoir son universalité ! Moi en tout cas, je suis pour une mise aux normes des sites internet, afin de facilité l’accès à l’information pour tous, et pas uniquement pour les sites institutionnels… le web pour tous est à ce prix.
Une réponse à “Web et accessibilité : nous ne sommes pas tous égaux !”
La vérité ? Malheureusement en France, tout le monde s’en fout ! Mais il faut évangéliser pour l’accessibilité car l’avenir est dans cette direction (même si nombre de services Web 2.0 dits ‘communautaires’ sont en réalité peu accessibles, voir http://www.mercenaire.net/blog/?p=100 )